Bridge Over Troubled Water is a documentary film on the German branch of Universal Music established in 2002 in a neighbourhood of East Berlin. Between art an its commodification, between work and music, between office space and different office rituals, between marketing strategies and prospects of lay-offs, between a sales promotion manager, a mail employee, a web designer and receptionists, this film offers a look at the leisure industry and the way in which it marks the bodies of those working in it. The portraits and words of different employees filmed behind closed doors in their workspace bring out different levels of identification with music, work, and the compagny branding and image. These portraits are interspersed with the working gesture of some of the employees and the meetings of others where they work out the « artist profiling », and the various marketing strategies. Different time frames co-exist. Work time and leisure time, stock exchange rates, corny old Pop music, and the time of lay-offs are all contrasted with the rythm of the film. In a world where everything is just representation and presentation, manipulation and blurring, the length of shots and silences ushers in a distancing and a progressive depletion of the self-representational mechanisms of some of the protagonists and their communicatiom strategies. The length of the film renders the reification of the word perceptible, and, just like music, this flounders outside its own production system. The lift music, in this film, is the words of the employees, and the neo-liberal mindset both literally and figuratively.
World premiere in FID Marseille 2004
« Bridge Over Troubled Water » est une vidéo documentaire réalisée autour de la succursale allemande d’Universal Music installée en 2002 dans un quartier de l’Est berlinois.
Entre l’art et sa marchandisation, entre le travail et la musique, entre l’espace des bureaux et leurs différents rituels, entre les stratégies de marketing et les perspectives de licenciements, entre un chef de la promotion, un employé au courrier, un manager web ou des hôtesses d’accueil, ce film propose un regard sur l’industrie du loisir et la façon dont elle marque les corps de ceux qui sont à son service. Les portraits et la parole de différents employés filmés en huit clos sur leur lieu de travail font apparaître les différents niveaux d’identification à la musique, au travail et à l’entreprise. Ces portraits sont entrecoupés par les gestes du travail de certain et les réunions des autres où s’élaborent le « profiling » des « artistes » et les stratégies de marketing. Différentes temporalités coexistent. Le temps du travail et du loisir, le cours de la bourse, la rengaine de la music Pop et le temps des licenciements se confrontent au temps du film. Dans un univers où tout n’est que représentation et mise en scène, manipulation et brouillage la longueur des plans et des silences installent une distanciation et un épuisement progressif des mécanismes d’auto-représentation de certain des protagonistes et de leur stratégie de communication. La durée du film rend sensible la réification de la parole, qui au même titre que la musique vient s’échouer hors de son système de production. La musique d’ascenseur, dans ce film, c’est la parole des employés, au sens propre et au sens figuré.